A l’occasion de la journée du 8 mars nos conseils pour mettre en place une politique en faveur du droits des femmes dans votre collectivité !

La Journée internationale des droits des femmes du 8 mars concerne l’ensemble des citoyens comme les acteurs publics. En tant qu’élu.e – avec ou sans la délégation parité, égalité – vous pouvez mener des actions sur votre territoire. 8 exemples à connaître et à reproduire.

#1 : Mener une marche exploratoire

De plus en plus démocratisées, les marches exploratoires ont l’avantage de pouvoir se décliner quel que soit le territoire : université, quartier, village… La représentation de l’aménagement – avec une approche sécurité – par les femmes qui vivent ou utilisent les espace est ainsi entendue. Cette enquête menée sur le terrain permet aux pouvoirs locaux d’avoir une meilleure vision de l’utilisation de la rue par les femmes. Souvent, un constat est fait : la déambulation est genrée et la sécurité de la citée n’est pas perçue équitablement. Cet audit est l’occasion de repenser son système d’éclairage, d’aménagement ou d’organisation du lieu audité. C’est en partant du concret et de l’utilisation de la part de l’usager qu’une conclusion et une planification peut-être mise en place.

Comment faire ?
France Médiation, qui a travaillé sur le sujet, recommande une action en 3 temps :

  1. Une formation. Celle-ci permettra d’informer les personnes qui vont agir sur le terrain : comment aborder le projet ? Quelles questions poser ? Comment organiser le déploiement de la marche ? etc
  2. Organisation de la marche : mobiliser les publics, définir le lieu d’action et la répartition des rôles de chacuns
  3. Audit et restitution des résultats

Pour aller plus loin

#2 : Former les élu.e.s et les agents

Un des enjeux les plus importants pour mener une politique en faveur de l’égalité femmes/hommes réside dans la formation. Aux écoles, dans les bureaux ou sur le terrains, les agents sont, comme les élu.e.s, en lien direct avec les citoyens. Parfois peu conscients des stéréotypes qui sont diffusés, chacun tente de faire au mieux avec sa connaissance du sujet. Lors de ces formations, des prises de conscience naissent et ne peuvent être que bénéfiques. Former ses ATSEM, ses agents mais aussi les élu.e.s constitue le premier acte engageant d’une volonté politique.

Pour aller plus loin

#3 : Créer un réseau local de femmes élues

Pour fédérer sur son département avec les élues locales, rien de mieux que fonder un réseau. Les antennes Elueslocales se multiplient à travers la France et nos référentes créent du lien au sein même de leur territoire : les réseaux travaillent main dans la mains avec les associations des maires, les Directions Régionales des Droits des Femmes, les associations locales…
Ils permettent aux femmes élues de représenter publiquement leurs engagements et la volonté de faire bouger les lignes. Si votre département n’a pas d’antenne, c’est le moment de se lancer !

Voir les réseaux existants 

#4 : Renommer les espaces publics avec des noms de femmes

En France, nous aimons remercier les hommes (et parfois les femmes) pour leurs découvertes, leur implication dans la vie de la citée ou encore leur rôle dans l’Histoire en leur attribuant des noms de rue, de place ou de bâtiments publics. Chez Elueslocales.fr nous sommes longtemps demandé si la gravure d’un nom féminin était plus chère. La problématique n’est pas telle : la surreprésentation des hommes dans l’Histoire éloigne simplement les femmes de ces attributions.
Certaines communes s’engagent en nommant des rues ou des bâtiments avec des noms de femmes célèbres. Si vous n’êtes pas inspirez, sachez que vous avez le choix : Simone Veil, Marie Curie, Olympe de Gouges, Coco Chanel, Anne Frank, Simone de Beauvoir, Françoise Sagan, Edith Piaf, Edith Cresson, Ellen MacArthur, Aung San Suu Kyi, pour ne citer qu’elles. En regardant les archives de votre commune, vous pouvez aussi retrouver le nom de la première femme élue dans un conseil municipal, une présidente d’association ou commerçante qui se sont engagées pour la commune, etc et faire perdurer le patrimoine local. A vous de choisir, mais une chose est sûre, homme ou femme, le coût ne change pas 😉

Voir l’exemple de Lyon

#5 : Fédérer grâce à un événement à l’occasion du 8 mars

Beaucoup de communes et de départements s’engagement grâce à des événements qui font bouger le territoire. Autour des droits des femmes, de nombreuses conférence, concerts, débats ou expositions prennent forme. Petites ou grandes villes, territoires vastes ou restreints, les possibilités sont nombreuses et beaucoup s’entourent des associations locales pour mutualiser la main d’oeuvre. De nombreux acteurs sont prêts à s’engager et suivent les communes pour ces événements souvent appréciés des citoyens.

Petit plus : pensez aux expositions que vos départements mettent à disposition des territoires, il en existe très certainement sur les femmes incontournables

#6 : Lancer un audit des équipements sportifs et des cours d’écoles

L’occupation des équipes sportifs est aussi genrée. Un skate-parc ou un terrain de foot voient plus de garçons et d’hommes, à contrario, les salles de danses sont plus souvent occupées par les fillettes et les femmes du territoire. Malgré leur accès libre, les enfants ont tendance à ne pas se déplacer dans un lieu s’ils n’y voient pas leurs pairs. Ainsi, peu d’enfant s’aventurent dans certains espaces publics. Il en est de même pour les cour d’écoles qui ont un schéma d’occupation très genré et très hiérarchisé, beaucoup d’études en font le constats et proposent des solutions d’amélioration. Pour rendre la mixité à ces espaces et défendre les droits des femmes, les experts conseillent des audits afin de comprendre la réalité du terrain. Les conclusions des analyses permettent de réfléchir à une politique dédiée à mettre en place.

Pour aller plus loin :

#7 : Jouer grâce à un Escape Game spécial

A Aubervilliers, un Escape Game grandeur nature s’immisce dans les rues. Sa particularité : prendre l’axe pédagogique et aborder la place des femmes dans l’espace public. Le “premier escape game d’utilité publique” – comme le nomme la commune – est un excellent moyen de faire prendre conscience aux publics locaux les enjeux de nos villes qui restent encore inégales et de défendre les droits des femmes.

#8 : Agir : ne rien laisser passer et défendre une délégation dédiée

Beaucoup d’élu.e.s se posent la question d’une possible campagne municipale d’ici 1 an. Les élections de 2020 sont dans toutes les têtes et l’envie de se révéler tôt pour certains est bien présente. Les élu.e.s qui sont déjà dans la démarche sont en train de constituer leur groupe, si c’est votre cas, c’est l’occasion de vous engager et de porter le projet politique de l’égalité et de la parité. N’hésitez pas à défendre cette délégation pour vous ou pour une autre personne de la liste, quoi qu’il en soit cet axe doit être incarné et fédérateur.