Aujourd’hui un nouveau témoignage de vie d’élue : Comme beaucoup d’autres, ma commune est touchée par la loi NOTRe. Notre communauté de communes n’atteignant pas le seuil requis (à 50…

Aujourd’hui un nouveau témoignage de vie d’élue :

Comme beaucoup d’autres, ma commune est touchée par la loi NOTRe. Notre communauté de communes n’atteignant pas le seuil requis (à 50 habitants près), nous avons intégré 4 nouvelles communes à notre interco. Alors nous avons revoté les sièges de nos élus communautaires, mais nous ne pensions pas assister à ce qu’il s’est passé ce soir-là.

Une préparation confuse

Pour retracer l’histoire, nous sommes dans une commune qui, par son nombre d’habitants, a le plus d’élus en conseil communautaire. Il existe donc un siège dédié à l’opposition. Si elle “siégeait” avant la mise en place de la loi NOTRe – après la démission du premier élu, qui avait mieux à faire, le second a pris sa place mais n’a pris la peine de se déplacer qu’à 2 conseils… sur une dizaine – elle a encore eu l’opportunité de représenter les 49% de citoyens qui ont voté pour elle. Alors, nous avons préparé le prochain conseil municipal en prenant soin d’éditer deux listes : l’une avec 4 élus de la majorité et 1 de l’opposition et une autre ne comprenant que des élus de la majorité – au cas où l’opposition souhaite se retirer puisque son représentant ne siégeait qu’à peine.

Il a mieux à faire

Nous avons appelé l’élu de l’opposition, envoyé un email, laissé un message afin de lui proposer le siège et l’informer de son droit de représenter sa liste en conseil communautaire. Certaines communes se sont séparées de l’opposition dans cette instance et n’ont pas pris la peine d’échanger avec eux pour les prévenir. Alors, la nouvelle étant plutôt bonne – il nous paraît – nous avons voulu l’informer par téléphone et email car il ne venait plus en conseil privé non plus. Mais nos sollicitations sont restées sans réponse. Le conseil s’est donc préparé dans la confusion.

Un conseil ahurissant

Ce jeudi soir, à 18h45 nous étions tous présents pour le conseil municipal de 19h. Tous ? Non pas tous. Notre fameux élu de l’opposition n’était toujours pas là.

18h50 – rien

18h55 – rien

Bon, 19h10, on commence quand même, sans lui.

J’entends ma collègue de la liste adverse qui dit à une autre élue “il m’a envoyé un sms il y a 20 minutes, il est à la région pour les vœux, il m’a dit qu’il voulait voir des gens après l’élocution du Président” – l’hôtel de région est à 30 minutes, sans bouchon, de la Mairie.

Ah oui d’accord ! Visiblement son intérêt personnel prime sur celui des citoyens qu’il doit représenter car, s’il n’est pas présent, il ne peut être élu… S’il n’est pas élu, pourquoi parler au président ? Pour lui ? Pour la commune ? Pour l’interco ? La dernière fois que nous l’avons vu siéger il était porte-parole local d’un candidat des primaires LR … depuis plus rien. Oui ça fait 3 mois ! Alors je ne peux pas croire à sa présence à la Région pour parler de notre commune. Encore moins quand cette même présence met en péril la représentativité des voix qui l’ont élu.

J’arrête je sens que je m’énerve

Bref… Reprenons.

Retour au conseil municipal. Nous proposons donc notre deuxième option de liste : une liste sans opposition. Et bien, il s’est passé ce qu’il devait se passer, notre liste a été élue à l’unanimité, et l’opposition a perdu son siège.

Un goût amer

Même si nous avons salué le soutien des élus de l’opposition qui n’ont pas voté contre notre proposition de liste, ni par abstention, ni par votre blanc, nous gardons un goût amer. Pourquoi ? Pour les questions suivantes :

Où est la démocratie ?

Comment sont représentés les citoyens ayant voté pour cette liste ?

A quel moment un élu, au service des citoyens et d’un projet pour un territoire décide de ne plus siéger sur ce territoire ?

Qu’est ce qui peut prévaloir la confiance qu’ont accordée les citoyens à une liste et à la représentation que cette dernière se doit d’avoir en conseil communautaire ?

La réponse est malheureuse mais trop vraie : alors qu’il pouvait faire le choix de siéger, de s’associer aux débats et faire entendre la voix de sa liste concernant les orientations politiques de l’intercommunalité, son choix s’est porté sur d’autres intérêts. Ni excuse, ni précision sur son absence, jamais de réponse à nos propositions… c’est décevant ! Cependant, nous avons tous eu la joie de découvrir dans un média local l’explication du conseiller en question “le Maire n’écoute pas ma voix”…


Les conseils Elueslocales.fr

Malheureusement, les jeux politiques se font souvent sur des notions qui ne sont pas comprises par l’ensemble des élus. Entre ambition personnelle et billard à trois bandes, les décisions sont souvent trop peu compréhensibles. Se laisser atteindre par ces agissements ne vous aidera pas à aller de l’avant, servez-vous de cette place en plus pour permettre un travail cohérent et constructif dans votre intercommunalité et laissez les faux élus sur la touche 😉


 

 

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