La pollution urbaine est l’enjeu de GreenZenBus. L’idée ? Equiper les bus de capteurs mesurant la pollution

Avec la grandissante prise en compte du développement durable dans les politiques internationales, nationales mais aussi locales, le passage à la ville durable s’accompagne de la nécessité de disposer d’une batterie de données, notamment sur la qualité de l’air, permettant de mieux comprendre la situation et d’optimiser les politiques.

Régulièrement, l’été notamment, on assiste dans les grandes villes à des pics de pollution mais aussi, encore plus problématique, ceux-ci semblent se multiplier. Comment renforcer la qualité des outils de mesure ?

Alors que certains mettent au point des perchoirs s’illuminant de différentes couleurs selon la qualité de l’air pour alerter en temps réel les passants, à Marne La Vallée, a été testé avec succès en 2015, GreenZenBus. L’idée ? Mesurer la pollution atmosphérique le long des voies de circulation via un bus géolocalisé en temps réel grâce aux capteurs installés sur les toits des véhicules en service.

GreenZenBus, c’est quoi ?

GreenZenBus est le fruit de la collaboration entre :

  • EcoLogicSense: start-up leader dans le domaine des capteurs en temps réel, développe et industrialise les capteurs de mesure des particules fines ;
  • Joul: start-up spécialiste de la donnée géolocalisée en temps réel ;
  • Egis Environnement : acteur majeur de l’ingénierie environnementale ;
  • et le Groupe Transdev: à l’initiative du projet, référent mondial de la mobilité durable.

pollution urbaine GreenZenBus

Le fonctionnement est fort simple :

  1. Les capteurs créés par EcoLogicSense capte l’air de la ville et en mesure la qualité en temps réel,
  2. Joul géolocalise, effectue l’enregistrement des données à partir d’un smartphone placé sur le véhicule,
  3. EGIS Environnement effectue l’expertise en matière d’analyse de l’air (comparaison avec les stations fixes, analyse des profils temporels, analyse des indicateurs par typologies de section via des analyses type random forest, prise en compte de la météorologie) puis met en place la cartographie des données et les tableaux de bord associés modélise et diffuse les mesures dans une application,
  4. Transdev fournit les bus qui vont recevoir les instruments de mesure. Ainsi équipés, les bus vont pouvoir mesurer la qualité de l’air pendant leurs trajets. Les données sont retransmises en temps réel (les particules fines sont classées), les informations sont alors modélisées et restituées dans une application.

De cette manière, les collectivités et les élus locaux disposent de nouvelles données pour évaluer les zones de pollution. GreenZenBus représente donc un important outil d’aide à la décision et d’amélioration des politiques locales mais aussi un moyen d’information pour les usagers concernés.

Au final, cette solution, en cours d’expérimentation, a pour objectif de limiter l’exposition de la population par une meilleure compréhension de la pollution atmosphérique.

Enjeux et expérimentations

Ce projet est révélateur de la capacité des transports collectifs à générer des données précieuses pour la collectivité. Après les cartes de flux, les cartes de bruit, la collectivité disposera bientôt de cartes de pollution, ce qui peut constituer un élément d’arbitrage pour les choix d’aménagement de la ville.

Le dispositif GreenZenBus permet de largement dépasser les dispositifs actuels de mesures atmosphériques (fixes) en fournissant beaucoup plus de données dans la ville, ce qui permet d’avoir des informations bien plus précises.

  • Un premier test a été mené avec succès à Marne La Vallée en avril-mai 2015 concernant la faisabilité du montage technique à petite échelle : un bus équipé d’un capteur a circulé sur une ligne de 34 km (les données récoltées concernent un périmètre de 25 km². Une mesure était effectuée toutes les 3 minutes, soit 500 mesures par jour (et au final 22 678 mesures à la fin du test). Si ce test était une réussite au niveau technique, les données jugées insuffisantes nécessitaient une expérimentation à plus grande échelle.

« Le premier test a été réalisé à Marne La Vallée au printemps 2015, nos réseaux de bus peuvent devenir ainsi un baromètre de mesure de la pollution pour la collectivité ; être précurseur dans ce domaine est un enjeu éminemment d’actualité » Patrick BECKER, Directeur systèmes et métiers d’exploitation.

Un second test est donc prévu à Grenoble dans le dernier trimestre 2016 avec comme objectifs d’effectuer un test à plus grande échelle pour obtenir le plus de données possibles sur un périmètre significatif dans la ville et aussi d’avoir une cartographie de qualité, niveau de pollution mentionné au niveau de la rue (la ville de Grenoble ne dispose que de deux, fixes, pour le moment).

Réalisé à la demande des élus, relayée par les services de la collectivité et la Société d’économie mixte des transports publics de l’agglomération grenobloise (SEMITAG) et en lien avec l’exploitant (SMTC) via LEMON (laboratoire d’expérimentation des mobilités de l’agglomération grenobloise), ce test est bien plus ambitieux :

  • 10 tramways SMTC équipés ;
  • 1 mesure moyennée sur 2 minutes ;
  • 1 délai de transmission de 2 minutes entre chaque mesure ;
  • 1 ligne de 20 km (aller/retour) ;
  • Fréquence inférieure à 10 min.

L’expérimentation est prévue novembre 2016 et sur une durée de 2 mois.

Article écrit en partenariat avec Transdev